Olivier Di-Tommaso ou l’éclaireur du Temps.

Il est de ces hommes qui naturellement passent ainsi dans le temps comme on écarte les branches d’une forêt, comme on passe au travers des cités, des hommes, des fleurs et des prés… Tout simplement ; Ils marchent ; Ils regardent au loin et nous rapportent notre histoire du fond de leurs yeux, colporteurs d »une autre façon de savoir la réalité, en hommes de la Terre, simplement étonnés, soucieux, et réécrivant le monde dans une autre clarté.

Rebâtir l’instant leur est de nature. En apprenti de toutes les manières de voir celui-ci fructifier, Olivier Di-Tommaso est de ces peintres qui de la sorte traversent ainsi la vie passant au gué des divers sujets, qui ne s’animent ici que comme aides-mémoires ou signaux de garde et de temps, dans la constante importance d’une chair fructueuse de la couleur.

Une couleur ou les pigments étincellent et qui devient une autre matière à revoir, passant de la cire à la plume, de l’acier à la pierre. Avec le sourire de la lumière en plus, ainsi ces toiles agissent en sanctification sensuelle de la bonté.

De la fresque aux monochromes ou de grandes mégapoles surgissent dans un bruissement lumineux, tout est affaire de décor, de notre décor. Et là encore, derrière le sujet, la construction est d’un matériau à l’humaine densité.

Nourri de voyages, de sa palette comme de chaque étonnement renait un personnage, une ville, un objet quotidien, un poussin, une image rêvée, là où la vie n’est que de luminosité et le travail, la pigmentation de ce monde toujours espérant. C’est la force de cette peinture de construire sans souci de l’anecdotique, beaucoup plus qu’une ville , qu’un combat, un animal, un désir ou le simple objet, elle crée un évènement matriciel ou l’on rencontre et l’on se rend compte de l’autre possible, dans un sens unique de baptême du feu… ou du foyer.

Pas de virtualité : Au fil des toiles l’on écarte et l’on frôle, on s’égratigne aussi et l’on ressent la longue promenade de l’éternelle adolescence curieuse et rebelle de la peinture. Une oeuvre qui laisse à croire qu’un artiste peut simplement peindre pour aimer.

T. W.  JARDEL